Y a t-il des intuitions antérieures au langage
Un questionnement pertinent sur cette question : Y a t-il des intuitions antérieures au langage? (Cliquez sur le lien, un article sur le sujet), je laisse la parole à Jean-Claude Ameisen :
« Se tenir sur les épaules des géants et voir plus loin. Voir dans l’invisible à travers l’espace et à travers le temps. Tenter de faire surgir, de percevoir, de ressentir les innombrables dimensions du monde qui nous entoure. Tenter de vivre ce que nous n’avons pas connu, ce que nous ne pouvons percevoir et ressentir que de l’extérieur. Ce qui nous ébloui dans l’étrange splendeur du monde vivant. Ses formes, ses couleurs, ses mouvements, ses murmures, ses chants, son souffle, ses palpitations son temps, sa présence, son silence
Pouvons-nous revenir à des intuitions antérieures au langage demande Georges Steiner dans la poésie de la pensée. Pouvons-nous revenir à des intuitions antérieures au langage. Nous ne savons pas si une telle chose existe. S’il peut exister une pensée avant le langage. Pourtant dit Steiner, il y a l’inépuisable signification de la musique qui défie toute traduction en mot. D’ailleurs, quand nous invoquons la signification de la musique. Et notamment de la beauté sous toutes ses formes, nous procédons par des analogies. Et d’ailleurs, nous utilisons des métaphores.
Intuitions, pensée avant le langage
Puis nous emprisonnons cette signification dans les contours d’un discours. D’où cette idée que l’essentiel réside dans ce qui n’est pas dit. Dans ce qui ne peut pas être énoncé, d’où cette idée qu’il y a eu un état antérieur plus proche des sources de l’immédiateté. Plus proche d’une pure lumière de l’être. Avant les mots ce qui persiste parmi les mots et datant d’avant les mots.
Harpes flute et tambours s’assemblent dans toutes les musiques. Cordes et doigts, vent et bouche percussions des mains piétinement des pieds toutes les parties du corps dansent. Et probablement la musique est une imitation des concert de la nature. Une imitation des chants et des danses de la nature et parfois, plus tard il ne reste plus rien à entendre. Parfois il ne reste qu’une trace physique sur le sol. Il ne reste qu’un récit. Pour Elias la trace des pas des animaux parait être la première écriture déchiffrée par l’homme qui les poursuit. La trace est d’ailleurs la notation rythmique du bruit. Piétiner le sol est la première danse et elle n’est pas d’origine humaine et les traces sur le sol en racontent l’histoire. »