Devenir homme ou femme passait par l’initiation dans la forêt sacrée
Germaine Acogny est née en 1944 au Bénin, où elle a dirigé pendant 5 ans « Mudra Afrique » une école fondée par Maurice Béjart.
Dans les temps anciens devenir homme ou femme passait par l’initiation dans la forêt sacrée. Il y avait le maitre du tambour et l’initiation se passait au travers de la danse. Et dans la forêt sacrée on apprenait la vie, le rythme les sciences, l’histoire ou la géographie. Par exemple si on rencontrait un serpent le maitre donnait une leçon sur la morsure du serpent.
Germaine Acogny n’a pas la silhouette d’un rat d’opéra ni d’une étoile. Bien planté sur ses jambes, d’une force incroyable, elle dégage l’énergie d’une guerrière Massai. Sa grand mère était une prêtresse vaudou qui enseignait aux jeunes filles dans la forêt sacrée. Elle a repris le flambeau par la danse. Force est de constater qu’elle transmet une identité culturelle de vie où les jeunes gens qu’elle forme trouvent un lien qui les relie à leur culture. Par son enseignement notamment, elle leur permet de devenir eux-mêmes, tout en retrouvant leur identité qui n’a rien à envier à d’autres peuples.
Sa grand mère enseignait aux jeunes filles dans la forêt sacrée
La danse c’est un esprit qui habite un être et qui lui permet de faire des gestes inhabituels, qui touchent. Petite fille un de ses oncles lui demandait souvent de danser. Quand elle était au collège de jeunes fille à Dakar, elle était déjà très forte en gymnastique sportive, elle a donc décidé de devenir professeur de éducation physique… La vie en a décidé autrement pour son plus grand bonheur.
Lorsque Germaine Acogny est arrivée en France, elle a suivi le cour de une femme extraordinaire Marguerite La motte une petite femme qui l’a impressionné et qui lui a appris entre autre la discipline. Elle a été son mentor. Lorsqu’elle est retourné au Sénégal, elle a repris des cours de danse traditionnelle dans le but de trouver un lien entre ces différentes écoles. Ces danses traditionnelles sont des danses léguées par sa tradition et il était important pour elle de les intégrer.
Elle a eu envie de leur donner une vie car ce qui n’existe pas meurt. Elle a su leur insuffler la vie, les transformer. Dans la forêt de Casamance, elle a été en contact avec les arbres, le « fromager » entre autre. Puis elle est partie de là, de l’enracinement du Fromager. En étant enracinée dans sa posture, d’où ce choix de la colonne vertébrale qui est l’arbre de vie. La colonne vertébrale guide, alors que la personnalité décide et de là des sensations avec des ondulations ont dessiné sa danse vibrante. Comme un pont pour rejoindre ces deux traditions. elle ne rompt pas le lien et elle est en connexion avec la nature.
Et dans la forêt sacrée on apprenait la vie, le rythme les sciences
Son travail est une philosophie. Germaine Acogny enseigne à tout un chacun que nous devrions être fier de nos origines qu’importe la couleur de l’être, s’il est blanc, noir, rouge ou jaune…. Être enraciné dans son corps, sa culture, est un point fort de sa transmission. Son travail touche le corps, stimule l’imaginaire, si elle demande à un élève d’être un carpeau, ou bien un serpent, ou une panthère, c’est pour que la danse incarnée. Germaine donne la vie à travers des postures qui libèrent. Elle est en connexion avec le passé le présent et le futur. Sa danse est une architecture corporelle.
Ses cours touchent comme ses spectacles par la sincérité de ses propos. Tous les êtres du monde entier sont sensibles à la danse, tous les enfants dansent (Cliquez sur le lien un article sur la danse latino), dès qu’il y a de la musique. Germaine est la mère de la danse contemporaine africaine je la cite : « Si tu ne sais pas d’où tu viens, tu ne peux pas aller loin, ce sont tes racines qu’il te faut retrouver. Jodorowsky disait : « Si tu ne connais pas ton arbre généalogique, tu es comme amputé… D’où l’importance de retrouver ses racines.
« Les Papotes Mystiques » et Médiations et Soin Guérisseur
Le Lion d’or à Venise pour Germaine Acogny la danseuse franco-sénégalaise Part.2