Marc Vella donner du sens à ce que nous vivons Part.3 maître

La clé c’est de prendre la posture du maître

Nous sommes sales, nous sentons mauvais, nous sommes des pécheurs… Nous devons sortir de ces jugements aléatoires, sans fondements, colportés par des êtres qui ne s’aiment pas eux-mêmes. La clé c’est de prendre la posture du maître. Nous sommes des maîtres et je le dis avec force parce qu’aujourd’hui ce qui se passe dans le monde, la situation planétaire, la crise dans laquelle nous vivons, nous fait comprendre que nous devons changer notre façon de voir les choses. Et notamment d’arriver à ce postulat qu’un être humain est un maître en chemin. C’est un saint homme avec des possibles, qui chemine (Cliquez sur le lien, une émission sur France Inter).

Puis, je rajouterai que c’est reconnaître que chaque individu porte en lui la dimension de l’avatar de l’être de Lumière que nous sommes. Et pour le coup comprendre que cette Lumière a été lapidée en permanence, flagellée, écrasée que tout probablement a été fait pour nous éteindre. Je dis à chaque personne qui nous écoute commences à te rallumer toi même, reviens en toi dans cette citadelle sacrée. Jouis de cet être divin que tu es et qui peut-être défaillant, tout va bien car le jour où tu rencontres un maître qui te dit qu’il est arrivé, pars en courant, car ça, ça n’est pas juste. Un maître même les plus grands savent qu’ils ont encore tellement de choses à apprendre de chacun.

D’arriver à ce postulat qu’un être humain est un maître en chemin

C’est ce que j’ai appris tout au long de ma vie, avec mon piano lorsque j’étais dans les villages en Afrique, même les plus pauvres, ou  bien au Maghreb. Ce que j’ai pu apprendre d’un berger. Ce petit homme avec son petit chapeau de musulman sans dent. Et quand il venait vers moi. Et lorsqu’il commençait à me parler et que je découvrais sa sagesse, sa profondeur. Je peux te dire Olivier, moi qui avait commencé à donner des conférences, je n’avais pas sa bonté, et j’ai appris sur le terrain, grâce aux personnes qui étaient sur mon chemin.

J’ai vu l’humanité pendant 40 ans, je n’ai jamais été déçu. J’ai rencontré cette grandeur d’âme, cette noblesse. Cette mamie roumaine qui vit dans la pauvreté dans le dénuement le plus total, et qui va recevoir 50 caravaniers en pleine nuit. Qui va envoyer son fils de 14 ans, qui va  lui demander d’aller chercher sa tante, de traverser les montagnes, et de faire 10 kilomètres à pieds en pleine nuit. Pour pouvoir nous faire des gâteaux, cuire un agneau, et in fine, nourrir 50 caravaniers. Alors qu’on avait rien demandé, une belle définition de l’humanité…

Nous avons été reçus de la même façon dans les réserves amérindiennes au Québec alors que l’on nous avait fortement déconseillé d’y aller. On nous avait dit qu’ils étaient sales, alcooliques, et quand  la caravane amoureuse est arrivée, ils avaient mis leurs costumes sacrés, sortis les tambours. Ils nous ont fait à manger, ont dansé pour nous et je n’ai rien vu de tout ça, de tout ce qui avait été décrit auparavant.

Mais le maître à chaque instant est en jouissance

Lorsqu’on se rencontre, ce qui est important c’est la relation amoureuse et c’est ce que nous demande cette crise, c’est d’être bouleversé face à l’autre, c’est quelque chose de magnifique. Olivier Soulier a fait une conférence sur l’amour que je vous conseille  de l’écouter, avec ma compagne c’est ce qu’on a fait. Selon moi la relation, le couple c’est  d’être bouleversé par la beauté humaine (Cliquez sur le lien Part.1). C’est de ne pas être jaloux quand un des deux regarde la beauté de quelqu’un d’autre. Mais non, on se prend par le coude comme ça, oui ma chérie regarde cette beauté de l’autre, et on se regarde tous les deux et on s’émerveille ensemble. C’est le troisième cercle que décrit Isabelle Padovani :  » Comment cette humanité va  nous agrandir car elle est juste magnifique « .

Pour moi ce qui va donner sens c’est ce regard que je vais incarner oui, je vais entrer en jouissance. Quand je te regarde, je jouis, là aussi le mot a été détourné, diabolisé pendant des millénaires. La jouissance c’était le péché, le crime arrangé après celui de l’homicide comme le disait Saint Jérôme, la jouissance était juste interdite alors que la jouissance c’est la clé de tout.

Les maîtres en musique, j’invite à écouter Glenn Gould , K.Jarrett

D’ailleurs ça va déjà me demander de jouir de moi même, des autres, ce que j’appellerai l’acte de conscience. Je suis conscient du miracle que nous sommes, de cette planète et de l’univers, de moi même. Si je suis conscience je ne peux qu’être qu’en jouissance si je peux te voir je ne peux qu’être émerveillé. Et ça m’amène à la gratitude et ça c’est la plus puissante des médecines.

D’ailleurs on nous dit que le maître est chaste, mais le maître à chaque instant est en jouissance. Notamment les maîtres en musique, j’invite à écouter Glenn Gould  quand il joue il gémit, K. Jarrett quand il est en concert, il crie, on voit bien que si certains êtres attirent des 4000 personnes, ça n’est pas par hasard. Les gens seront au rendez-vous car ils viennent se remplir de jouissance, de gratitude, car ils ressentent de l’amour…

J’ai appris cela dans mes voyages. J’ai appris d’un vieux en Casamance, il vient avec un pneu et 4 baguettes et il se met à faire de la musique et là tu as tous tes poils qui se dressent. Il n’y a aucun trucage, c’est un pneu, 4 bouts de bois car cet homme est là, il est dans sa pleine présence, et je dirai que la pleine présence en jouissance ça serait peut-être la définition de ce qu’est la conscience.

Cette crise nous demande d’incarner la posture du maître qui se redresse

Cette crise nous demande d’incarner la pleine présence, d’incarner la posture du maître qui se redresse. De se mettre en chemin et d’accepter ses ombres et sa lumière. D’être dans une relation pacifiée avec soi-même, il n’y a plus rien à prouver, ni à défendre, tout va bien nous sommes en chemin. Nous nous accompagnons, nous trébuchons parfois, bien sûr nous nous faisons mal quand nous nous rencontrons. Quand nous nous aimons, ça s’appelle la vie. Tout le sophisme de ce système qu’on nous a fait croire c’est qu’il n’y avait probablement pas de fausses notes. Bien sûr qu’il m’a fait mal, qu’il m’a touché, il m’a dit ceci, ça n’est pas grave…

On est en train de créer une hystérie sociétales,  dont la réponse est l’hystérie et on va s’entretuer. Pour moi toute la clé va être de prendre conscience que la fausse note c’est la vie. Et  parfois elle nous envoie des fausses notes terribles qui peuvent nous terrasser. La mort, des accidents terribles, la vie, oui c’est difficile, je crois que c’est sa manière de nous inviter à grandir. L’humain a tendance à s’encroûter. Il est dans son confort et ne fait pas trop d’effort.

Et lorsque l’on ne bouge pas, la vie nous envoie des fausses notes. C’est sa manière à elle et ce qui se passe dans cette crise Covid, c’est un cadeau terrible car il va emporter beaucoup de gens. D’ailleurs, pour ne pas être emporté dans cette tempête qui est en train d’arriver, c’est de s’aligner. Et si on doit partir, on  partira aligné. Et c’est ça la clé. La musique va nous aider avec un intervalle très puissant, qui s’appelle la quinte.