Dora Maar fut l’une des amantes et muses de Pablo Picasso
Dora Maar fut en effet l’une des amantes et muses de Pablo Picasso. Leur liaison va durer près de huit années jusqu’en 1943 (année qui voit Françoise Gilot apparaître dans la vie du peintre). Sans que Picasso ne rompe pour autant sa relation avec Marie-Thérèse Walter, mère de sa fille Maya.
La rupture se solde pour elle par une dépression nerveuse et l’exaspération de ses tendances mystiques. Internée à l’hôpital Sainte-Anne où on lui administre des électrochocs. Eluard et Picasso refusent ce traitement et la confient à Jacques Lacan. Après une longue analyse, elle poursuit son travail pictural qui rejette rapidement l’influence de Picasso.
Maar photographie les étapes successives de la création de Guernica, tableau que Picasso peint dans son atelier de la rue des Grands-Augustins de mai à juin 1937. Picasso a utilisé ces photographies dans son processus de création. Parallèlement, elle est le principal modèle de Picasso qui la peint, le plus souvent en larmes. Elle-même réalise plusieurs autoportraits intitulés : « La Femme qui pleure ».
Ce sont cependant les travaux de la période surréaliste qui demeurent les plus recherchés par les amateurs : « Portrait d’Ubu » (1936), « 29 rue d’Astorg », « Sa sœur noire », collages ou photomontages.
Sa liaison avec Picasso s’achève en 1943, bien qu’ils se revoient épisodiquement jusqu’en 1946. Ainsi le , elle tient le rôle de l’Angoisse grasse, lors de la lecture chez Michel Leiris de la première pièce de Picasso : « Le Désir attrapé par la queue », conduite par Albert Camus. En 1944, par l’intermédiaire de Paul Éluard, Dora Maar rencontre Jacques Lacan qui la soigne de sa dépression nerveuse. Picasso lui achète une maison à Ménerbes, dans le Vaucluse où elle se retire et y vit seule. Elle se tourne vers la religion catholique. Par ailleurs, elle rencontre le peintre Nicolas de Staël qui habite le même village et peint des tableaux abstraits.
Notamment son travail de peintre est resté méconnu jusqu’à la vente posthume. Organisée en 1999, qui force de constater fait découvrir au public et aux professionnels une production très personnelle. Qui n’avait jamais quitté son atelier. Dora Maar abandonne la photographie pour la peinture aux côtés de Picasso.
Dora Maar deviendra une peintre authentique
C’est à partir de la douloureuse séparation d’avec Picasso que Maar deviendra une peintre authentique (Cliquez sur le lien Par.2). Les œuvres tragiques figuratives, tels : le « Portrait d’Éluard », ou « Autoportrait à l’enfant » de 1946, traduisent, par des tons sombres, la douleur des années d’après-guerre.
Après des années de lutte, entre dépressions et mysticisme, l’enfermement volontaire de Dora avec ses souvenirs connaît une brève embellie dans les années 1960 à 1970, avec des grands formats abstraits aux couleurs chatoyantes. Mais c’est à partir des années 1980 que l’artiste peintre s’exprime pleinement dans ses multiples tableaux du Luberon. Où typiquement, les paysages sauvages autour de sa maison de Ménerbes sont balayés de nuages et de vent. Ils révèlent avec force la lutte d’une artiste aux prises avec les fantômes de son passé.
En 1946, elle se séparera alors avec Picasso. Et puis jusqu’à son décès en 1997, elle partagera son temps entre Ménerbes et Paris. Où probablement elle vit pauvrement, et recluse. Devenue d’ailleurs antisémite et homophobe. Elle s’est coupée volontairement de ses anciens amis dans les dix dernières années de sa vie. En 1990, Marcel Fleiss expose, dans sa galerie rue de Penthièvre à Paris, une série de ses tableaux. Dora Maar meurt le 17 juillet 1997 et sera inhumée à Clamart au cimetière du Bois-Tardieu.
« Les Papotes Mystiques » et Médiations et Soin Guérisseur