Un tourisme néochamanique qui a envoyé des centaines de milliers de personnes à la recherche de visions
Je me suis rendu sur de nombreuses missions en Amazonie péruvienne et très vite. Quand je suis arrivé sur le site, les chamans qui sont détenteurs de ce savoir m’ont très vite fait comprendre. Que les herbiers, les taxons, les échantillons de plantes répertoriés n’étaient pas la meilleure méthode pour apprendre. Ce qu’ils me conseillaient, d’ailleurs c’était de m’immerger dans les plantes avec un breuvage très connu aujourd’hui qu’on appelle l’Ayahuasca. Il y a eu un engouement, un tourisme néochamanique qui a envoyé des centaines de milliers de personnes pour étudier, comprendre, à la recherche de visions….
Et nous quand on s’est intéressé à ce sujet là au début des années 2000 avec des amis ethno biologistes, ethnopharmacologiques,, des chercheurs. On a essayé de comprendre quelle était la spécificité de cet univers visionnaire. Est ce qu’on était dans un délire avec des plantes dîtes hallucinogènes ? Est-ce que ce qu’on vivait dans ces cérémonies étaient juste des déformations de la perception dues à des psychotropes ?
Je n’ai pas eu de visions cette nuit-là d’ailleurs
C’était quelque chose de bien plus grand, qui s’ouvrait à nous. Un monde dans lequel on avait envie de s’engouffrer. Finalement, j’ai accepté de participer à des rituels d’Ayahuasca. J’avais très peur. J’étais très angoissé. J’avais lu notamment les propos des premiers ethnobotanistes qui ont pris ces plantes, ce breuvage en particulier. J’étais très inquiet et le fait d’avoir peur sur des peurs a fait que ce premier rituel n’a pas été une expérience positive car je n’arrivais pas à lâcher prise. J’étais dans des résistances probablement qui faisaient que je n’arrivais pas à rentrer dans l’expérience (Cliquez sur le lien, Part.1). Je n’ai pas eu de visions cette nuit-là d’ailleurs.
J’ai décidé d’en reprendre et à un moment, j’ai pu pénétrer dans ces mondes de visions
J’ai décidé d’en reprendre et à un moment, j’ai pu pénétrer dans ces mondes de visions. Ce qui m’a particulièrement intéressé dans ces dimensions c’est qu’elles ont une autonomie. Je préfère le terme Henry Corbin d’imaginal, de dimensions autonomes. Les archétypes, les chimères ont une existence dans ce monde de visions. On est pas du tout dans du fantasmatiques, les présences sont bien réelles.
Une expérience particulière m’a troublée en particulier. C’est une expérience de vision collective, je n’avais pas appréhendé ne serait-ce que intellectuellement cet aspect des choses.
J’étais chez un chaman Ernesto en Amazonie dans la jungle à côté de Pucallpa. On prenait régulièrement l’Ayahuasca avec lui.
Un jour un canadien est arrivé, on ne le connaissait pas du tout. Il voulait faire une cérémonie. Le soir il s’est installé à une dizaine de mètres de moi dans la maloca, la hutte cérémoniel. Je l’ai salué, chacun a pris son Ayahuasca et est rentré dans sa subjectivité, dans son expérience personnelle intérieure. J’avais les yeux fermés, j’étais concentré et je commençais à me voir descendre dans un vortex de lumière, de patterns très colorés. Et puis j’ai vu descendre le canadien sur le dos qui me regardait avec des yeux un peu surpris.
Les chimères ont une existence dans ce monde de visions. On est pas du tout dans du fantasmatiques les présences sont bien réelles
Nous avons continué la cérémonie, nous avons eu chacun nos visions respectives et le lendemain matin au débriefing. Nous les occidentaux nous sommes très friands des visions et on en parle beaucoup. Les chamans sont plutôt discrets à ce sujet. J’ai dit, moi hier j’ai fait cette expérience. Je me voyais plonger dans un vortex avec des patterns de lumière et le canadien de dire ah oui je t’ai doublé…
Là ça a été un choc incroyable pour moi car toute ma vision de ce qu’on appelle la subjectivité s’est effondrée en fait. Comment alors qu’on était chacun dans son expérience, on a pu se retrouver dans un espace visionnaire commun, ça me posait question, ça m’a interpelé. Je n’arrivais pas à comprendre. A partir de ce moment, je me suis vraiment intéressé à cette dimension de l’expérience avec l’Ayahuasca. A savoir comment créer des visions collectives, et notamment j’ai cherché à entrer en contact avec des chamans qui savaient créer des visions collectives.
Et de rentrer en contact avec des chamans qui savaient créer des visions collectives
Emmanuel Cordodivarios a été enlevé pendant son enfance par les indiens Huni Kuins sur le rio Courus et il est devenu chaman. Il avait appris avec le chef de la tribu. Il s’était rendu compte que les visions collectives que le chaman créaient étaient des répétitions générales de chasse qui notamment allaient se passer dans l’avenir, souvent dans les 3 ou 4 jours suivant. Collectivement, ils chassaient dans un monde de vision le pécari, et d’autres animaux… D’abord sous la forme d’une micro réalité collective qu’ils pouvaient partager pour savoir où ils allaient trouver le gibier qui était bien là où ils l’avaient vu. dans leurs visions. ça m’a posé question à savoir comment cet univers de vision permet d’accéder à des connaissances du futur.
Propos retranscrits d’une conférence de Romuald Leterrier : Se souvenir du futur https://www.youtube.com/watch?v=Gq9JZP7ZWfs Une deuxième partie va suivre.
« Les Papotes Mystiques » et Médiations et Soin Guérisseur
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