Romuald Leterrier la notion du temps chez les peuples premiers Part.4 espace temps

Les  travaux de Philippe Guillemant sur la rétro-causalité et cet espace temps flexible

Au début, c’était très compliqué pour moi de comprendre ce que m’expliquait Ernesto (Cliquez sur le lien Part.1 ). Il dessinait des serpents qui se mordaient la queue. En lien avec la tradition Shipibo, notamment avec le dieu principal Voronin le serpent qui s’est auto-engendré l’histoire d’un  processus circulaire d’auto-création. Et puis en 2008, lorsque je suis parti, c’était mon deuxième voyage à ses côtés, j’avais un drôle de pressentiment. Quand je l’ai quitté et il m’a dit oui on peut  modeler les  rêves à notre convenance en se renvoyant l’information du futur vers le passé. Il en est exactement pareil de la réalité dans laquelle on vit elle est aussi malléable. Je suis reparti avec ce message… Et il a rejoint les étoiles en 2009.

J’ai continué mes recherches entre l’interface de la conscience humaine, la conscience des plantes via l’Ayahuasca. Puis en 2012 par le biais d’un magazine Nexus, je découvre les  travaux de Philippe Guillemant sur la rétro-causalité et cet espace temps flexible. Et là j’ai fait de suite le rapprochement avec les enseignements d’Ernesto, tout s’est éclairé. Je comprends alors que les intuitions et les savoirs chamaniques sont en lien avec une science contemporaine de pointe encore à l’époque extrêmement  théorique. Et je me dis qu’il y a quelque chose à creuser. J’invite Philippe Guillemant et comme avec Ernesto d’emblée quelque chose se passe, une sympathie entre chercheurs. D’ailleurs, il naît une  belle amitié entre nous, une compréhension de nos idées mutuelles qui me permet de faire le lien avec les enseignements d’Ernesto.

L’idée était de se dire que cet espace temps était flexible

Philippe Guillemant décrit un univers (Cliquez sur ce lien un article sur Philippe) qui a déjà été validé par Einstein, les équations de la relativité générale ont bien prouvé que le passé, le présent et le futur existent d’une façon simultané (Cliquez sur le lien un article sur lui). Mais les physiciens de l’époque ont imaginé que cet univers était solide, rigide, on l’appelait l’univers bloc. Cette rigidité selon moi n’était que le reflet de leur propre rigidité intellectuelle et dogmatique. Avec Philippe, on s’est alors demandé pourquoi ce concept ne pouvait évoluer. Force est de constater que l’idée était de se dire que cet espace temps était flexible. Intuitivement beaucoup de peuples premiers qui ont eu probablement cette ouverture d’un futur et d’un espace temps mouvant, flexible, lié à l’intention, à la conscience. On retrouve cette piste dans le temps du rêve chez les aborigènes australiens.

Beaucoup de peuples premiers qui ont eu cette ouverture d’un futur et d’un espace temps mouvant

Notamment qui décrivent le temps du rêve pour eux le passé est aussi toujours actuel tout en étant futur. C’est un temps de création qui s’effectue à partir de l’intention comme ayant comme support un espace temps une cosmogonie, une cosmologie molle qui prenait la forme de la pensée et les intentions des ancêtres. C’est un concept novateur et ancestral dans le même temps.

Ernesto disait que l’univers c’est comme un le bout de la queue du serpent, le passé son cou et  le présent et quand on arrive à sa tête ce sont des milliards et des milliards de têtes. C’est le futur qui existe de façon potentielle. Chaque possibilité existe dans le futur à l’état de potentialité. L’idée étant de faire se densifier dans le réel un de ses futurs en lien avec notre intention. J’avais trouvé un espace de recherche sur ce chemin qui m’habite depuis que Ernesto avait ouvert cette porte en moi.