Les remèdes issus d’Amazonie sauvent déjà des millions de vies
Force est de constater que les remèdes issus d’Amazonie sauvent déjà des millions de vies. Mais les plantes, animaux et savoirs ancestraux des populations de ce paradis vert (Cliquez sur le lien une exposition de Sébastiao Salgodo qui s’est déroulée en France cette année) n’ont encore révélé probablement qu’une petite partie de leurs secrets … À l’heure des biotechnologies, les espoirs sont grands, à la mesure de l’avidité des entreprises à privatiser le vivant (Cliquez sur le lien un article sur ce sujet) .
Nous devons par ailleurs protéger les peuples de la forêt de ces vols intempestifs anormaux et les respecter pour le savoir ancestral qu’ils partagent avec nous si nous cessons de les considérer comme des êtres inférieurs. Alors que ce sont des êtres d’une sagesse qui dépasse de beaucoup bon nombre d’entre nous. Ces guerriers sont devenus des guerriers de Lumière. Un bel exemple à suivre dans ce monde en transition qui a grand besoin de repères aujourd’hui.
Depuis son apparition au début du printemps 2020, la pandémie de Covid-19 a fait de chacun d’entre nous un spécialiste des questions sanitaires, bouillant d’intervenir à tout moment dans les débats télé non-stop afin de les faire profiter de notre savoir et de nos solutions. C’est que nous en avons appris des choses, au fil de ces rudes années.
Nous devons par ailleurs protéger les peuples de la forêt d’Amazonie de ces vols intempestifs
Par exemple, lorsqu’on nous a dit que les hôpitaux étaient menacés entre autres d’une pénurie de curare. Une substance dont l’évocation, jusqu’alors, évoquait plutôt des images de flèches empoisonnées tirées dans la jungle amazonienne… Il s’agit bien de ce poison, mais son usage médical n’étonnera pas ceux qui savent, depuis la découverte au XVIe siècle par le médecin suisse Paracelse, le père de la toxicologie, que la différence notamment entre un poison mortel et un médicament peut n’être qu’une question de dose. La preuve dans les services de réanimation, qui seuls sont autorisés à utiliser le curare. Dans le cas du syndrome de détresse respiratoire aigüe stade gravissime du Covid, il facilite notamment la ventilation en permettant le relâchement maximum de la paroi thoracique.
L’Amazonie est une pharmacopée qui n’a pas encore fini de nous étonner
Et d’où provient ce messie des réanimation ? D’Amazonie bien sûr. Comme d’autres médicaments existants, mais aussi à venir, promet l’ethnobotaniste Mark J. Plotkin dans un livre paru en 2020 aux presses universitaires d’Oxford. La morsure de l’araignée-banane peut notamment causer la mort, mais elle provoque également une érection prolongée. Des chercheurs ont réussi à extraire de son venin une molécule permettant de traiter les dysfonctionnements érectiles.
A la tête de l’ONG Amazon Conservation Team, (Cliquez sur le lien une riche idée de préservation de la forêt) cet Américain en effet œuvre depuis vingt-cinq ans à la protection de ce territoire, en partenariat avec les populations autochtones, lesquelles utilisent ancestralement ce toxique tiré des lianes Strychnos toxifera et qui a pour effet de paralyser les proies lors de la chasse. De même, leurs chamanes (sorciers-guérisseurs) maîtrisent-ils l’usage médicinal d’une infinité de plantes. Et d’arbres poussant à profusion dans la forêt tropicale. L’Amazonie est une pharmacie qui n’a pas encore fini de nous étonner.
La sève de cet arbre d’Amazonie nommé sang du dragon
Et si ces savoirs pouvaient leur être utiles dans la lutte contre le Covid-19 ? On sait que le virus, dévastateur au Brésil, s’est frayé un chemin jusque dans les profondeurs de la jungle. Que probablement il menace les tribus amérindiennes. À tel point qu’à l’unanimité, la Cour suprême brésilienne a ordonné en août à un gouvernement peu soucieux des peuples indigènes de les protéger contre la pandémie. En attendant, leurs chamanes ont fait avec les moyens du bord. C’est-à-dire avec les ressources de la forêt, leurs connaissances, ils se sont auto-protégés du virus, comme l’a appris Mark J. Plotkin.
» Depuis le mois de mars, écrit-il dans une tribune publiée en octobre dans le New York Times, il m’a été impossible de retourner en Amazonie. Mais via WhatsApp, je communique de temps à autre avec des chamanes que je connais depuis longtemps. Ils me disent que pour tenir à distance le coronavirus, ils prennent régulièrement, une mixture de plantes immunostimulantes. L’efficacité de ce traitement doit évidemment être vérifiée de manière indépendante. Il montre en tous cas qu’il y a chez eux une quête médicale continue dans la forêt guérisseuse. »