La Psychomagie utilise le langage de l’inconscient Alejandro Jodorowsky Part.1

C’est utiliser le langage de l’inconscient

Nous avons tous ressenti et occulté en effet des blessures enfantines. Par conséquent nous avons enfoui beaucoup de choses qui ne nous sont pas accessibles facilement. Si nous ouvrons la boite de Pandore. Nous avons peur de réveiller le dragon endormi en nous.

Donner un acte psychomagique c’est utiliser le langage de l’inconscient. Une conversation « brute », qui peut sembler sauvage parfois. C’est à dire sans fioriture, instinctive et qui délivre un message précis. La psychomagie est une méthode qui dérange.  Et notamment qui pousse l’être dans ses retranchements pour rompre avec le passé, des répétions de situations qui le font souffrir. Elle nous permet de devenir conscient de ce que nous avons oublié volontairement et de ce qui est resté vivant en nous. Comme des souvenirs liées aux odeurs, aux sons, aux saveurs. Probablement à des mémoires tactiles aussi. La psychomagie avec ses actes va permettre à l’être de vivre ce qu’il avait zappé et de se libérer de blocages inhérents à d’anciennes situations.

Elle ne s’estimait pas en tant que femme blanche

Je me souviens d’une session où une femme que je connaissais. Elle était née en Afrique de parents français, elle y avait vécu jusqu’à son adolescence. Elle avait de longs cheveux blonds ondulés, la peau très blanche, avec de grands yeux bleus. Et puis pour je ne sais plus pour quelle raison, ses parents étaient rentrés leur pays d’origine. Elle s’était retrouvée en France un peu perdu, déracinée. Je sais qu’elle n’a jamais oublié ses jeunes années en Afrique.

Elle ne s’aimait pas, ne se trouvait pas jolie alors qu’elle l’était. Elle habitait mal son corps. Alejandro (cliquez sur le lien « Ma rencontre avec A. Jodorowsky » l’inventeur entre autre de la psychomagie) a compris qu’en fait elle ne s’estimait pas en tant que femme blanche.

Alors il lui a donné comme acte d’acheter de la peinture corporelle qu’utilisent les comédiens, et maquilleurs. Puis de peindre son corps afin qu’elle puisse se voir, se vivre en femme noire. Puis qu’elle prenne le métro, jusqu’à la station Etoile. Et là, qu’elle descende les Champs- Elysée dans la peau d’une africaine. Puis i lui a également demandé de regarder ce qu’elle voyait dans les yeux des personnes qu’elle croisait. Comment elle les voyait et ce qu’elle ressentait. Elle l’a fait son acte de Psychomagie en respectant toutes les indications à la lettre. C’est la condition sinéquanone de la réussite. D’ailleurs, elle regrette rien de cette expérience, bien au contraire. C’est probablement ce rituel qui l’a aidé à changer sa vie, en tout cas le regard qu’elle portait sur son existence. Cet acte lui a permis une prise de conscience qu’elle ne pouvait faire seule.

Toujours très difficile que de réaliser un acte psychomagique

Il faut savoir que notre inconscient sait qu’il va être déchiffré et que nos défenses n’en seront que plus exacerbées. Vous devez décider qui en vous a les commandes et si vous les avez perdu, je vous conseille vivement de les reprendre.

Je me souviens d’une autre fois, nous étions en week end, pour un stage de 2 jours en résidentiel. Alejandro nous a donné nos actes de psychomagie dans le but  régler un problème important pour chacun d’entre nous. Tout d’un coup la maison s’est animée, certains sont montés au grenier chercher l’accessoire qui leur manquait pour la « mise en scène » de leur acte psychomagique. Pendant que d’autres descendaient  à la cave, ou allaient dans leur chambre ou bien en extérieur. Je me souviens que Jodorowsky avait demandé à ce que quatre personnes m’aident à réaliser mon acte. Chacun.e devait se mettre du rouge à lèvre et embrasser mon corps nu.  Chaque fois qu’un baiser était déposé, la personne qui l’imprimait dans ma chair devait me dire qu’il ou elle m’aimait. A la fin de l’exercice sur tout mon corps était comme un immense baiser de lèvres colorées. Un souvenir  encore vivant alors que des années se sont écoulées et que j’ai gagné ce jour là une relation différente avec moi-même.